Après avoir passé presque ces dix dernières années à potager, je me demandais mais qu’elle a donc été ma motivation initiale, mon envie de base pour démarrer mon potager ? Qu’est ce qui a fait que je suis passé à l’action ?
Il est vrai que j’ai hérité de quelques gènes familiaux sur la culture potagère. Car les grands-parents et les parents avaient lors de mon enfance chacun un potager. J’ai grandi au vert, au milieu des légumes et de la Nature alsacienne. Mais à l’époque, je ressentais davantage le potager comme une charge ou une obligation… car il fallait se nourrir grâce à celui-ci et être au maximum autonome en légumes.
D’un côté, c’était une bonne chose car le but visé était l’autonomie alimentaire. En effet, cela fait référence à une sorte d’habitude ancestrale et héritée des années post-guerre dont le besoin premier était de se nourrir, d’être au maximum autonome en légumes et le tout à faible coût d’entrée.
D’un autre côté, ça sentait tout de même le souffre, c’est-à-dire la corvée ou l’obligation (« il faut ») … pas toujours évident d’y associer le plaisir.
J’ai débuté mon premier potager de façon individuelle lors de mon passage à Nantes, où j’y ai résidé quelques années. C’était en 2012. Un de mes premiers déclics a été le côté créatif et symbolique. Lors de la mise en œuvre de ce potager, il m’est spontanément venu à l’esprit d’y mettre des formes et de la beauté. Ainsi, j’ai dessiné un Soleil et une Lune. A cette époque, je m’intéressais également à l’astrologie. J’ai trouvé ça superbe de pouvoir mettre ainsi en forme ma créativité et mon imagination à l’époque. Je n’avais pas de préjugés sur ce qu’il « fallait » faire. Je me suis juste écouté et j’ai mis en œuvre. J’ai trouvé ça hyper plaisant de concrétiser et mettre en forme mes idées à moi. J’ai ressenti une certaine liberté tel un artiste qui ose se faire confiance.
Maintenant, avec le recul de mes années de jardinage, je suis revenu à une trame plus « droite » ou traditionnelle (hihi). En fait, c’est plus facile à cultiver lorsque l’on a un temps donné à consacrer au jardinage. Je conseillerai selon son temps et surtout si notre temps est cadré par nos autres activités de la vie courante de se baser sur la règle des 80/20. C’est-à-dire 80% de potager facilement accessible, plutôt droit et avec des allées bien fluides (passage de brouette). Et 20% de surface dédiée à la pure créativité dans la forme. Attention, l’idée n’est pas se limiter son expression créative mais il faut bien garder en tête l’aspect pratique afin que cela ne finisse pas en corvée !
Ces dernières années, je me retrouve au sein d’un potager associatif avec une parcelle individuelle de 100 m². J’aime l’échange qu’il peut y avoir entre les jardiniers. J’ai d’ailleurs appris à cultiver les fèves grâce à un voisin (Ahcène) qui m’a fait connaitre cette culture. J’aime beaucoup ce côté collectif/ associatif qui crée du lien entre les personnes au-delà du plaisir de cultiver. On y apprend beaucoup à travers les talents de chacun et aussi à travers les expérimentations de chacun.
Dans un potager, il y a tellement de paramètres qu’il est souvent impossible par soi-même faire de tous les essais ou tests. Là, l’idée est de s’appuyer sur les techniques qui fonctionnent et de les appliquer à son espace de potager.
Pour en revenir à la question de base, les réponses sont multiples. A y regarder avec attention, il m’en vient à minima 10 raisons. Au début, j’ai été attiré par le côté créatif. Et ces dernières années, un nouveau déclic s’est fait en moi et ce qui m’a intéressé c’est le besoin en goût et en fraicheur de certains légumes « phares ».
Ainsi, depuis mon implantation en région parisienne, je me suis mis très tôt à cultiver les premiers légumes à belle valeur gustative ajoutée, comme les fèves, les petits pois, les haricots, les fraises et les tomates anciennes. Ces produits présentent également une belle valeur économique ajoutée. Vous êtes gagnants sur les deux volets : gustatif et le porte-monnaie.
En effet, je me suis rendu compte que des produits fragiles comme les fèves, petits pois, haricots n’ont souvent pas l’air très frais en magasin bio (car ils ont la plupart du temps parcouru de nombreux kilomètres et ont récoltés plusieurs jours au préalable) et en plus, ils sont souvent vendus assez chers. CQFD !
-> Pour démarrer un nouveau potager : cultiver des légumes particuliers ou exceptionnels que l’on ne trouve pas (ou peu) en boutique (exemple de variétés anciennes ou à faible rendement).
Et toi, quelle serait ta motivation première pour te lancer ? ou quelle est-elle actuellement si tu as déjà un potager ?
Copyright © 2021 Soyons Radis – Fait avec panache par Sébastien